Pour moi, les vraies vacances, c’est ça

Par Marie-Anik Shoiry

Il y a quelques années, mon père est devenu membre d’un camp de pêche à la mouche. Situé dans la magnifique région de Charlevoix, ce coin de paradis nous attendait pour quelques jours de vacances en famille.

Mais pêcher? Moi? Vraiment?

Je vous avoue que je n’avais jamais envisagé l’activité, ni qu’elle m’attirait particulièrement.

Pour tout vous dire, j’ai toujours pensé qu’on pêchait à la mouche avec des vraies mouches. Tsé, les verres de terre, c’est des vrais. Dans ma tête, le raisonnement était le même pour les mouches…Ça vous donne une idée de mes connaissances du domaine à cette époque.

Malgré tout, j’étais quand même contente de me retrouver pour une fin de semaine en famille, loin des tracas de ma vie quotidienne.

Trois ans plus tard, ce précieux weekend est l’un de ceux que j’attends avec le plus de fébrilité durant la saison estivale.

Partir avec mon linge mou, mon sleeping, ma tuque, mes gougounes, ma canne à pêche pis ma brosse à dents, c’est du gros bonheur.

En arrivant à l’entrée du site, nous avons un 15 kilomètres de route caillouteuse à faire avant d’arriver au lac. Déjà, une agréable légèreté monte en moi. Quelques minutes plus tard, quand je vois apparaître l’inscription « réseau indisponible » sur mon cellulaire, c’est le signe que les vacances sont commencées.

Au 14e kilomètre, j’aperçois enfin ce petit havre de paix perdu dans le bois et réservé à notre cocon familial pour les prochains jours. Le lac est entouré de montagnes et il faut se rendre en chaloupe jusqu’au au camp. Il n’y a aucun voisin à proximité et la nature nous inonde de beauté.

Et taquiner la truite? Ben finalement, j’aime ça, j’aime vraiment ça. Il y a le challenge de mettre le grappin sur la plus grosse, tout en restant relaxe dans la chaloupe à jaser avec son partenaire de pêche. Je me permets même de boire une ou deux Coors Light, alors que d’ordinaire, je ne suis pas vraiment une fan de bière. Mais en vacances à la pêche, on dirait que ça fait partie du trip.

Il y a aussi le défi d’enlever l’hameçon. Je m’en confesse, quand je réussis enfin à sortir une truite de l’eau (ce qui dans mon cas demeure un petit exploit), je laisse malgré moi sortir quelques cris stridents d’énervement. Paradoxalement et malgré ma fierté, le dégout est étampé dans ma face lorsque vient le temps de décrocher mon trophée de son hameçon. Sérieux, c’est vraiment dégueulasse! Et j’ai quand même un peu d’empathie pour cette pauvre « Gertrude » que j’ai empalée au fond de la gorge. (Mes filles ont pris l’habitude de baptiser nos prises…)

Tout ça pour dire que pour moi, les vraies vacances, c’est ça. Me retrouver en nature et apprécier tout ce qu’elle nous offre de pur et de beau. Ne pas me stresser avec mon brushing ou mon mascara (la douche du retour est tellement satisfaisante). Être zen en famille, loin du fardeau des technologies. Pas d’écran, pas d’internet, pas de réseaux sociaux. Jaser autour du feu, se rappeler des souvenirs de jeunesse, écouter toutes sortes de musique, se réveiller en pleine nuit parce que quelqu’un ronfle un peu trop fort et en rire le lendemain.

C’est profiter du moment, apprécier le soleil qui se couche sur le lac, s’évader dans le ciel étoilé, écouter la pluie qui tombe sur le toit de tôle, pêcher tranquillement en jasant de tout et de rien, faire des tours de bateau, marcher en forêt, ou dévorer un bon livre confortablement installé dans une chaise Adirondack sur le quai.

J’adore voyager, explorer, découvrir le monde et je ne pourrais pas m’en passer.

Mais pour moi, la définition des vraies vacances, c’est mes weekends au camp de pêche, alors que j’ai le sentiment d’être, tout simplement.

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