Par: Marie-Anik Shoiry
Un papa, c’est grand, c’est fort, c’est solide.
J’ai toujours été très fière de mon père.
Comme bien des papas, il a toujours travaillé très fort. Malgré tout et du plus loin que je me souvienne, mon père a toujours été là dans les moments importants de ma vie. Les soupers de famille, les journées de ski, les galas scolaires, les pièces de théâtre, les spectacles…
Avec trois enfants et deux emplois, ça remplit bien un agenda.
Mais il était là.
Papa rassurant. Papa sécurisant. Papa conseiller. Papa guide.
Un papa, ça veut juste ton bien et ça souhaite sincèrement ton bonheur. Pas de game, pas de plan caché, pas de bullshit.
Et ça, c’est très précieux.
Un papa, c’est parfois épeurant.
Le « Attends que ton père arrive », ma mère l’a utilisé à plus d’une reprise. C’était LA menace ultime. LE meilleur moyen pour nous faire peur.
Pis ça marchait.
L’adolescence. Les expériences. Un piercing, un tatoo. Un verre de trop. Les erreurs. Ouf, pas facile pour un papa. Et j’ai eu droit à de vraies réactions de papa.
Parce qu’un papa, c’est très protecteur.
À ma sœur et à ses « ultra » mini-jupes, les soirs de sortie dans les bars, mon père a répété à plusieurs occasions, en essayant de faire un peu d’humour : « Oh! Tu t’en vas à Hawaï?? Hé! Hé!»
Sérieux, c’était tellement évident que ça le « gossait » intensément!
Pas toujours facile d’être un papa! Tsé, un père, ça essaie de rester cool, mais souvent, ça lui fait un peu mal par en-dedans.
Un père, ça a un cœur tendre.
J’me souviendrai toujours de mon premier accident d’auto. (Parce oui, je m’en confesse, j’en ai eu plusieurs…).
J’avais 16 ans, pis mon permis depuis 1 mois. J’étais tellement fière!
Mon père m’avait prêté la minivan. SA minivan. C’était du sérieux. Pis fallait pas que je perde sa confiance.
Mais bon, ça d’l’air que le stress et l’inexpérience ont eu raison de moi. Pis une minivan, c’est gros tsé…J’ai donc râpé solide la colonne d’un stationnement intérieur.
Ma mère a appelé mon père au travail pour le préparer mentalement à ce qui l’attendait en arrivant à la maison. En prenant également bien soin de me dire « Attends que ton père arrive »…
Il est arrivé du travail.
Il a fait le tour de sa voiture avec un air complètement découragé.
Pis moi, je le regardais à travers la fenêtre de la maison, en larmes. J’avais tellement pas hâte qu’on se retrouve face à face!
J’me préparais à me faire engueuler.
J’étais terrorisée et les grosses larmes coulaient sur mes joues. Quand il est rentré, j’ai marmoné un « j’mexcuuuuuse!!! », entre deux sanglots.
Pis y’a juste pas été capable de me chicaner… J’avais atteint le cœur tendre de mon père, pis faut croire que la tôle brisée avait pu tant d’importance.
Un papa, c’est parfois émotif.
C’est mon père qui m’a mariée.
C’était dans Portneuf.
J’voulais ça champêtre.
De Québec, on avait une quarantaine de minutes de route à faire pour se rendre à l’auberge où avait lieu la cérémonie.
Mon père pis moi, on s’est rendus en limousine. Avec un chauffeur.
Juste lui pis moi.
Mon père, c’est pas le plus colleux. Mais tout le long du trajet, il m’a tenu la main. J’étais nerveuse. Lui aussi.
On avait pas besoin de parler.
Il me tenait la main, pis ça voulait tout dire.
Ce jour-là, mon papa était très ému. Ému de laisser partir sa ptite fille. Ému, lorsqu’il m’a déclarée « femme » à l’homme de ma vie.
Un beau moment. Un beau souvenir. Simple. Vrai.
Papa courageux.
J’ai aussi vu mon père prendre soin de ma mère malade.
À chaque jour, il est resté grand, il est resté fort, il est resté solide.
C’était pas toujours facile.
Mais il a passé par dessus sa peine, par-dessus sa souffrance, pour que ma mère ait une belle vie jusqu’au bout. J’ai vu toute la bonté, toute la sensibilité, tout l’amour de mon père.
Pis ça m’a fait l’aimer encore plus.
Un papa, ça reste toujours un papa.
Pis j’pense bien que j’vais toujours rester sa ptite fille.
Je t’aime papa. Bonne fête des pères xx
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